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Le Sirop du Serpent
25 octobre 2012

Critique littéraire par dessus la jambe :-)

Le truc qui est génial avec les anniversaires, c'est que l'on m'offre toujours plein de bouquins; y'a des gens que ça fait chier mais en ce qui me concerne, je n'arrive que très rarement à me décider à choisir des trucs et je me retrouve toujours en rade de bouquins à lire. Comme par ailleurs j'ai la chance d'avoir un entourage qui a bon goût des goûts assez similaires aux miens, je sais que je découvrirai forcément un truc bien cool. Et du coup, je me rue sur tous ces ouvrages qui tombent bien vite, me laissant rapidement avec plus rien à lire jusqu'à l'année prochaine. Je ne lis qu'entre Octobre et Décembre...

Alors j'en profite pour témoigner ma gratitude pour tous ces bouquins, traiter une critique littéraire bien par dessus la jambe à la ouech, et faire profiter de mon avis très sage et très précieux subjectif et qui n'engage que moi à propos de quelques uns !

 


 

IMG_8627Mes voyages avec Hérodotede Ryszard KAPUSCINSKI

On attaque avec un truc vraiment, mais alors vraiment très cool. A priori typiquement le genre de bouquin que je n'irais pas chercher: récit de voyages d'un journaliste Polonais en pleine guerre froide. Jeune gratte papier d'un journal sous contrôle dans les années cinquantes, l'auteur nous raconte comment, animé depuis toujorus d'un rêve de voyage et d'ailleurs engonssé dans le tupperware sociétal de l'état soviétique, la providence l'envoie se confronter à la réalité de l'Inde, et du monde...Errances parfois absurdes en Asie et en Afrique, au gré d'un cours historique souvent tumultueux et de délires administratifs dont seuls les états communistes de l'époque ont su nous gratifier, Kapuscinski brinquebale dans ses valise les Histoires d'Hérodote dont il retrace des extraits au fil des époques et des lieux qu'il parcourt. Questions-réponses des paysages et des temps, identifications, résonnances et échos... Au cours d'un style diablement simple et léger, le gars nous raconte tout cela avec humilité et humour, un amour profond du monde et des hommes.

Juste, ce livre se laisse lire tout seul, érudit sans jamais être chiant, à coup de tranches de vies et d'ailleurs, au fil de la grande comme de la petite histoire. En plus, tout ça me rappelle doucement de longues nuits de jeunesse passées dans les versions de Grec, et ça...c'est de la nostalgie trop de la balle pour moi. Bref, un vrai voyage doux et agréable, qui se lit d'une traite dans un bon gros fauteuil.

 

 


 

IMG_8622Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation, de Pierre Louÿs

Ah ! LE livre "sale gosse" par excellence ! Considéré comme un grand classique de la littérature érotique, je le classerais pour ma part dans une catégorie spécialement dédiée au pédo-porn old school.Parodiant les manuels d'éducation de jeunes filles qui ont eu cours jusqu'au XXè siècle, ce gros con (c'est un gage d'honneur dans ma bouche) nous offre une oeuvre pronfondément provoc, de haute qualité littéraire, avec une décomplexion fabuleuse. Ecrit en 1917 par un dixneuvièmiste au style impeccable et à la verge verve imposante, l'oeuvre est profondément salace, vulgaire, sale, antisociale...et carrément drôle si l'on apprécie l'humour noir...pour reprendre l'adage du très grand et très haut et très vachement trop cool Pierre Desproges, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui,  c'est d'autant plus vrai dans ce petit manuel. Un livre à prendre avec un gros avertissement vu qu'il associe pratiques sexuelles et petites filles mais sinon, c'est un vrai régal qu'il faut savoir prendre par derrière au quarante-et-unième degré ! Je note cependant qu'il faut éviter de le lire d'une traite : il se prête bien au grapillage, ici ou là, de quelque bon mot; au delà, ça peut quand même virer à l'overdose de "conseils" trash, à l'instar d'un bukake où il est question de tout avaler : on risque l'indigestion. La comparaison résume le livre...

Un extrait mignon et encore prude pour en juger :

Le jour de votre première communion, si une dame s'écrie en vous voyant : "Est-elle jolie ! On dirait une petite mariée !" ne répondez pas : " Il ne me manque que la fleur d'oranger." La réplique serait jugée leste.

Merci Chouchou pour ton discernement à m'offrir ce livre toxique et cyniquement jouissif !

 

 


IMG_8625Cent poemes d'amour et d'exil, de Nahabed Koutchak

Voilà, revenons maintenant à la poèsie, la vraie. Receuil de poèmes d'amour, dédiés à un "tu" que l'on imagine multiple, c'est un hymne à la femme, celle que l'on aime, que l'on désire, que l'on maudit aussi parfois...Un amour et un exil de l'âme comme du coeur, une célébration charnelle et délicate, faisant la part belle aux métaphores subtiles et tendres. Il faut recaser le tout dans le contexte : poèsie arménienne du XVIè siècle, avec ce que le Moyen Orient a su nous offrir de plus beau et d'imagé en termes d'amour, il ne faut pas s'atarder sur certains détails désuets ou comparaisons qui pourraient parfois aujourd'hui choquer certaines idées plus modernes ou bien pensantes. Pour le reste, on y lit une femme que l'homme aime, une femme tantôt libre et cruelle, tantôt ingénue et soumise, mais toujours plus grande et plus haute dans la condition humaine, comme tissant un trait d'union entre l'humanité et les Dieux. Récits de nuits, de désir et d'abandons, de haine et de retrouvailles, les mots sont universels et simplement beaux, et continuent de montrer que l'estime et la grandeur du beau sexe (qui n'est pas encore toujours découverte dans nos contrées), offrit depuis des siècles déjà des vers sublimes dans cet Orient que trop encore méconnaissent. Il suffit de se plonger dans les poètes médiévaux et plus tardifs qui sévirent de l'empire Maure jusqu'aux confins de l'Arabie en passant par les montagne afghanes, pour comprendre qu'il fallut attendre l'après Renaissance avant que l'on sache aussi bien célébrer la femme à Paris. A lire tendrement, avec en regard la graphie arménienne sublime que j'ai découverte pour l'occasion.

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Commentaires
G
Omar Sharif a la passion des chevaux, j'ai quant à moi la passion des livres...
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  • Tristan Lazare - Des petits rien et un peu de tout, pour l'incandescence des jours, le souffle ample des instants, la respiration de la houle sur les rochers, et le givre qui prend les herbes à la surprise d'un caprice de novembre.
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